L’art de marcher en pleine conscience
La toute première fois que j’ai pratiqué la marche méditative, je me promenais avec un ami qui me guidait. A chaque pas, je ne me lassais pas d’entendre craquer les feuilles rousses et dorées, prenant plaisir à écouter encore et encore ...
Mon expérience
La toute première fois que j’ai pratiqué la marche méditative, je me promenais avec un ami qui me guidait.
C’était une belle journée d’automne ensoleillée dans les Cévènes. A chaque pas, je ne me lassais pas d’entendre craquer les feuilles rousses et dorées, prenant plaisir à écouter encore et encore. Mes pieds s’enfonçaient mollement dans le tapis couvert de bogues de châtaigne et de mousse tendre.
Nous marchions sans but et mon attention était comme scotchée sous mes pieds si bien qu’à la fin de l’expérience, j’éprouvais une sensation d’ancrage comme jamais je ne l’avais senti avant : mon corps était dense, complétement réénergisé et « lourd de présence ». Je me souviens d’avoir été frappée par l’absence de pensée, alors qu’un sentiment de joie silencieuse me remplissait.
Aujourd’hui avec du recul, je pense avoir vécu une expérience hors du commun, mais à ce moment, je tombais dans le piège de vouloir la revivre ! Rien n’y fit bien sûr, ni mes efforts de contrôle, ni mes attentes et je ne devais jamais retrouver avec autant d’acuité et d’intensité cette expérience inoubliable.
Ce que j’apprécie dans cette pratique de méditation en mouvement, c’est qu’elle est à la portée de tous, à chaque instant ! il suffit d’avoir l’intention d’être présent ici et maintenant sous nos pieds.
Facile me direz-vous ? c’est sans compter avec le pilotage automatique qui dirige nos pensées, donc notre corps, nos comportements et notre vie !
Donc, la 1ère étape est d’être au clair sur votre intention. Si vous pratiquez la marche méditative ou la méditation assise parce que c’est le bon moment, votre façon de pratiquer pourrait devenir routinière et finalement ennuyeuse !
Si l’esprit n’est pas vigilant, les pièges sont partout et la méditation pourrait virer à quelque chose de banal, que l’on fait, sans vraiment savoir pourquoi, pire sans savoir ce que l’on est en train de faire.
Profitons des vacances pour marcher en pleine conscience
Marcher en pleine conscience n’importe où, dans la rue, dans un parc, arpentant notre bureau ou notre salon, nous permet de sortir du cercle ruminations / émotions et retrouver calme, stabilité et clarté.
Quitter l’illusoire
En vacances, la marche nous transporte dans une toute autre dimension ! La marche nous éloigne de nos routines de pensées ou d’existence. Elle met entre parenthèse les artifices, les contraintes, la vitesse, les objectifs de rendement et d’efficacité.
Place à la liberté
On pourrait la voir comme un acte de résistance qui nous réapprend à vivre au-delà de nos conditionnements. Découvrant la lenteur, le silence, la disponibilité, la gratuité, la beauté, la générosité, la marche nous montre qui nous sommes vraiment.
Réapprendre à être
En forêt, à la montagne, au bord de la mer, elle nous immerge dans le monde du vivant et nous relie par l’entremise de nos sens à la beauté de la nature, aux odeurs, aux bruits, à la lumière, aux formes et aux couleurs. En nous plongeant dans un univers nourricier et nécessaire, la marche nous réapprend à être curieux, humble, émerveillé, sensible, disponible, créant ainsi de l’espace pour accueillir cette nature qui se donne.
Des moments d’exception
Prendre son temps, habiter l’instant entre ciel et terre, pourrait nous reconnecter à notre source de joie et d’émerveillement. Inutile de faire des efforts, nul besoin d’être jeune, riche et fort ! On est bon tout de suite ! le plaisir est là, prenez-le, le cœur grand ouvert 😊
La marche en pleine conscience est une pratique du programme MBSR. Pour en savoir plus, cliquez ici.
Citation :“Le miracle, c’est de marcher sur la terre” Tich Nhat Hanh